Retour sur l'Amazone a bord du "N/M Cisne Branco".

Publié le par Jorge Pereira

A cause de mes boules quies, je n'entends pas le reveil sonner a 7h00 du matin et je me leve en sursaut une demi-heure plus tard! Je saute sous la douche, je me depeche de prendre mon petit-dejeuner et a 8h00 precises je suis devant l'auberge de Simon et Hannah. Mais evidemment, le taxi n'est pas encore la et je me dis que je me suis depeche pour rien! Je brosse alors mes dents sur le trottoir en face de l'auberge a l'aide d'une bouteille d'eau minerale et peu apres, nous pouvons partir pour le port de Santarem.

Comme je le craignais, mon dos est dans un sale etat a cause du soleil et porter mes sacs est un veritable supplice! Je les descends du taxi des que nous arrivons au port et je les porte a bout de bras jusqu'au quai. Avant ca, j'achete de l'eau et des pommes pour le trajet, alors que mes deux nouveaux compagnons en profitent pour acheter leur billet de bateau. Peu apres, vers 9h30, on nous invite a monter a bord du "N/M Cisne Branco" qui fait le trajet entre Manaus et Belem. Un bateau bien plus petit et conventionnel que le "Rondonia".

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Des que nous arrivons sur le pont superieur, le mieux aere et le moins bruyant, nous constatons qu'il est deja bien plein et qu'il nous faudra essayer tant bien que mal de trouver une place entre les dizaines de hamacs de toutes les couleurs qui sont deja pendus au plafond.
On se dit qu'avec une telle promescuite, nous n'allons pas tarder a faire connaissance avec nos voisins, ce qui n'est pas forcement une mauvaise chose. Simon et Hannah trouvent de la place tout au bout du pont, pres des lavabos alors que de mon cote, j'accroche mon hamac deux metres avant, entre une famille bresilienne et deux voyageuses etrangeres.

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Alors que je parle avec mes amis, l'une des deux me demande si je suis francais en raison de mon accent. Je fais ainsi la connaissance de Virginie, une francaise venant de Biarritz et voyageant avec Corinne, son amie hollandaise. Je constate d'ailleurs que contrairement au "Rondonia", il y a sur ce bateau beaucoup de backpackers etrangers et nous ne tardons pas a faire connaissance avec des autrichiens, des suedois, des argentins, des francais, et j'en passe! 

Finalement, nous quittons le port de Santarem vers 11h40 pour un voyage devant nous mener a Belem, a l'embouchure de l'Amazone, en une quarantaine d'heures. Nous quittons ainsi les eaux "noires" du Rio Tapajos pour nous retrouver rapidement sur le puissant Rio Amazonas et ses eaux couleur cafe-au-lait. Le ciel est gris, rendant la chaleur a bord tout a fait supportable. Sans parler du fait que le pont soit depourvu de fenetres et totalement ouvert sur l'exterieur.

Je n'ai plus rien a lire alors je passe mon apres-midi sur mon hamac a feuilleter mon Lonely Planet et a donner des cours de portugais a Virginie. Nous faisons aussi une partie de Trivial Pursuit sur mon i-Pod puis tout le monde fait une sieste jusque vers 15h00.
Comme souvent sur ces bateaux amazoniens, les repas sont servis a des heures plutot inhabituelles suivant le rythme dicte par le soleil : petit-dejeuner a 6h30, diner a 11h30 et souper a 17h30 afin de profiter de la lumiere du jour avant que la nuit ne tombe vers 18h30. Ainsi va la vie, et le soleil, sous l'equateur!

En milieu d'apres-midi, et alors que nous faisons notre premiere escale dans la petite ville de Monte Alegre, je descends sur le pont inferieur ou le bruit du moteur est assourdissant. J'arrive a demander une casserole au cuisiner et a faire un the que je partage avec Simon. Je plains ceux qui ont choisi de passer le voyage en bas, sans parler de ceux qui y travaillent, commes les cuisiners! Je me dis que devoir supporter un tel bruit toute la journee ne doit vraiment pas etre chose facile.

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Pendant les breves escales, nous avons l'occasion d'acheter diverses choses a manger et alors que Simon m'offre une "empanada", Virginie me ramene une delicieuse glace au "maracuja"! Je suis juste embete de devoir les manger presque en meme temps pour ne pas que la premiere refroidisse et la seconde ne fonde...

Puis vers 17h30, on nous averti que le repas va etre servi et que l'on peut passer au bar acheter notre coupon repas. Je choisi une delicieuse soupe que je mange sur la table amovible au bord du bateau, les hamacs se balancant derriere moi et l'immensite de l'Amazone s'etalant devant mes yeux.

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Le soleil est deja bas sur l'horizin et la journee ne va pas tarder a se terminer. En montant sur le pont exterieur, la ou se trouve le petit bar du bateau, je tombe sur Corinne et Virginie qui preferent se faire leurs propres sandwiches plutot que de se risquer a manger la nourriture a bord. De mon cote, je suis tres satisfait par ce qu'on nous offre a manger sur ces bateaux. C'est nourissant et frais, a defaut d'etre original et varie! D'ailleurs, mon estomac continue a me surprendre, acceptant sans broncher tout ce que je lui offre. Sans parler des differents moyens de transport que j'ai empruntes depuis le debut de mon voyage et qui auraient pu me rendre malade plus d'une fois... Pourvu que ca dure!

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Nous restons tous sur le pont a regarder le coucher de soleil derriere nous, deja que nous nous dirigeons vers l'Est en direction de Belem et de l'Atlantique. La nuit tombe rapidement et de gros eclairs commencent a illuminer le ciel. L'ambiance est sympathique sur ce petit bateau malgre la musique "etonnante" passee par le barman. Mais vers 20h00, le vent se leve pour de bon et on se depeche tous de ranger les chaises et tables en plastique avant qu'elles ne passent par dessus bord. Puis nous descendons tous nous abriter de la tempete qui s'annonce. 
Je passe ainsi la soiree a discuter avec Virginie, Simon et Hannah dont les hamacs sont les plus proches du miens puis vers 22h00, et alors que la grande majorite des passagers dorment deja, nous decidons d'en faire de meme.

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Mais peu apres, j'entends les premiere gouttes de pluie tomber sur le pont. Je me lance alors dans la perilleuse operation de baisser la bache plastique qui nous protege contre le vent et la pluie laterale. Le vent est si puissant que j'ai un mal fou a l'attacher. Penche au dessus de la barriere, la tete en bas, je crains de passer par dessus bord mais fort heureusement, je reviens peu apres sain et sauf a mon hamac pour essayer de dormir malgre mon dos qui brule et le vent frais qui me souffle au visage. Je realise que ca n'est pas encore cette nuit que je vais pouvoir dormir sur mes deux oreilles!

Publié dans Bresil

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